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Achats Responsables : un levier de responsabilité pour les entreprises

La fonction Achat est cruciale pour les ambitions RSE des entreprises. En lien constant avec les fournisseurs, les acheteurs peuvent créer des impacts positifs significatifs pour leur organisation et pour la société. 

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Sommaire

Lors de son passage aux Events Days de Deauville les 14 et 15 octobre 2024, IDEAL Meetings & Events a eu le plaisir d'animer un atelier sur les achats responsables. L'occasion de revenir sur le rôle des acheteurs et les évolutions du métier, les bonnes pratiques à adopter pour élaborer sa politique achats responsables et les impacts positifs pour l'entreprise.

Mettre en place une politique d'achats responsables permet non seulement de favoriser des pratiques éthiques et durables, d'engager une relation de confiance en favorisant l'échange, mais aussi d'engendrer des retombées positives pour l’entreprise en termes d’image, de performance économique et d’innovation.

Achats Responsables : de quoi parle-t-on?

Définition

"Un achat responsable est un achat dont les impacts environnementaux, sociaux et économiques sont les plus positifs possibles sur toute la durée du cycle de vie et qui aspire à réduire le plus possible les impacts négatifs." 

Définition de la Norme ISO 20400 - reconnue à l’international et qui s’applique à tous les types d’organisation.

Il est possible de compléter cette définition avec cette approche en 3 dimensions :

  • Achat d’un produit ou d’un service qui a une empreinte environnementale et sociale réduite.
  • Achat auprès d’un fournisseur responsable, qui a lui-même des pratiques responsables et s’assure de celles de ses propres fournisseurs et sous-traitants.
  • Achat fait selon des pratiques responsables – relation transparente et équilibrée, mutuellement bénéfique pour le fournisseur et le donneur d’ordre.

Il s’agit d’un changement d’approche, en évoluant de l'approche classique des achats pour y inclure la durabilité en plus du triptyque traditionnel : coût, qualité, délai. Cette approche se met en place au sein des organisations achats avec une gouvernance et un pilotage. Elle permet d’intégrer la durabilité dans la culture achats et d’apporter de la valeur à l’entreprise.

Rôle des Achats Responsables : une fonction clé pour la RSE

Les achats jouent un rôle clé dans la réalisation et l'atteinte des objectifs RSE au sein de l’organisation : 

  • En moyenne, le montant des achats d’une entreprise représente 60 % de son chiffre d’affaires, ce qui démontre l’importance des achats et de la chaîne d’approvisionnement.
  • La fonction pivot des acheteurs, en interaction constante avec les autres fonctions internes de l’entreprise et les parties prenantes externes, permet d’embarquer toutes les parties dans la démarche RSE.
  • L’évolution du métier, qui est passé d’une mission opérationnelle à une mission stratégique, va inclure la prévention et la maîtrise des risques (environnementaux, sociaux, réputationnels et juridiques).
  • L’impact sur la chaîne d’approvisionnement est significatif car les demandes adressées aux fournisseurs se répercutent sur les fournisseurs des fournisseurs, permettant de faire évoluer les pratiques à grande échelle.
  • La fonction achats va permettre de créer de la valeur, par exemple par la captation d’innovation chez les fournisseurs.

Le graphique tiré du baromètre Achats Responsables ObsAR 2024 montre que la démarche d’Achats Responsables est conjointement portée par la direction des achats et la direction RSE, ces dernières ayant généralement le leadership sur le développement. Les directions métiers sont rarement intégrées ou impliquées dans la démarche, bien que leur rôle soit crucial. Lorsqu’elles sont impliquées, c’est généralement dans les organisations où la démarche est déjà menée par la direction RSE et la direction des achats.

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Achats Responsables : pourquoi?

Mettre en place une politique achats responsables va avoir plusieurs utilités :

  • Relation équilibrée avec les fournisseurs : Utile en cas de crise (sanitaire, guerre, pénuries, inflation, etc.).
  • Action sur les grands enjeux futurs : Être un acteur visible dans son écosystème territorial.
  • Contribution à la performance globale : Amélioration de la notation extra-financière et soutien aux actions RSE.
  • Moteur de la RSE : Intégration des achats comme un levier clé de la RSE de l’entité.
  • Respect des exigences réglementaires : Conformité avec les lois en vigueur (Loi Sapin 2 « anticorruption », devoir de vigilance, rapport RSE, CSRD).
  • Pérennité et progrès continu : Adoption d'une méthodologie d’application volontaire (norme ISO 20400).

Les 3 principales raisons pour s’engager dans les achats responsables

L’extrait du baromètre ObsAR 2024 ci-dessous démontre que dans le privé, l’engagement dans les Achats Responsables est porté par l’adaptation au marché alors que le secteur public répond à une demande réglementaire. La réduction des impacts notamment environnementaux est un moteur des démarches Achats Responsables à la fois privées comme publiques, signe que la législation et les attentes du marché (et de la société civile) se rejoignent.

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Les difficultés rencontrées dans la mise en place

Le manque d’indicateurs et les ressources limitées apparaissent comme les défis majeurs auxquels les entreprises font face aujourd’hui. Cela montre que la mise en œuvre opérationnelle reste complexe, malgré une sensibilisation croissante aux enjeux des achats responsables.

Certaines difficultés comme le manque d’expertise interne ou la maturité des fournisseurs ont progressivement diminué, ce qui pourrait être le signe d'une amélioration des compétences et de l’intégration progressive des pratiques responsables chez les acteurs du marché.

Ces chiffres mettent en lumière les défis persistants, mais aussi les progrès réalisés au fil des années. Il reste essentiel pour les entreprises d’allouer plus de ressources et d'améliorer le suivi de la performance pour que les achats responsables deviennent une pratique pleinement ancrée et efficace.

Difficultés

Achats Responsables : quelle méthode?

Les moyens à mettre en œuvre pour embarquer les fournisseurs

Le volet de la traçabilité est un enjeu fondamental. La méthode classique présentée ci-dessous permet de structurer sa démarche pour embarquer ses fournisseurs.

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1.      Cartographie des risques fournisseurs :

  •  Une bonne connaissance du portefeuille achats est essentielle : montant des achats, pays, catégorie d’achats pour identifier les risques et évaluer l’exposition aux risques.
  • Il sera alors possible de catégoriser les fournisseurs et de mettre en place des plans d’action spécifiques.

2.     Formalisation des engagements :

  • Établir une charte d'engagements incluant des critères de gestion environnementale, des pratiques éthiques, etc.
  • Intégrer cette charte aux contrats pour renforcer son application.

3.     Suivi des engagements :

  • Adapter le suivi des fournisseurs selon les risques identifiés. Si un fournisseur ne présente pas de risques majeurs, la signature de la charte peut être suffisante.
  • Pour les fournisseurs à risque, développer des garanties supplémentaires avec des questionnaires RSE ou des audits sur site.

4.     Démarche de progrès continue :

  • Engager les fournisseurs dans une démarche de progrès avec le suivi des KPI.
  • Faciliter ce travail avec des plateformes existantes sur le marché et utiliser des labels comme garantie de qualité.
  • Le plan de progrès doit être construit en collaboration avec le fournisseur pour garantir son adéquation avec les engagements de l’entreprise.

Perspectives

Pourquoi pérenniser les démarches ?

 

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Pour aller plus loin : le parcours des Achats Responsables

Il est possible de faciliter la démarche en s’appuyant sur les étapes du « Parcours des Achats Responsables ». L’entreprise détermine elle-même ses priorités et son rythme d’avancement en fonction de sa maturité et de son plan de progrès. ​

1. S’engager en signant la Charte Relations Fournisseurs Responsables http://www.rfar.fr/

  • Réaliser son autodiagnostic pour matérialiser sa maturité et déterminer un plan d’actions. ​

2. Mettre en œuvre et piloter le plan d’action

3. Réaliser un autodiagnostic de maturité par rapport au Label :  http://www.rfar.fr/label-relations-fournisseurs-achats-responsables/​

4. Débuter la mise en œuvre du plan d’actions résultant de cet autodiagnostic​

5. Faire une déclaration d’intention de candidature au Label auprès de la Médiation des Entreprises​

6. Choisir un organisme évaluateur dans la liste des OTI (Organismes Tiers Indépendants) agréés​

7. Se faire évaluer dans les 3 à 12 mois en fonction de l’avancement de son plan d’actions ​

8. Adresser le dossier d’évaluation et le plan d’actions au Comité d’Attribution du Label RFAR

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Points de référence des achats responsables

Objectifs de Développement Durable de l’ONU : La France est signataire de ces engagements. De nombreuses entités les ont également signés dans le cadre de leurs engagements ESG / RSE. Pacte Mondial Réseau France en est le relais.

ISO 26000 : norme internationale d’application volontaire, support méthodologique pour l’ESG, la RSE et le développement durable. Portée par l’AFNOR.

ISO20400 : norme internationale d’application volontaire, support méthodologique dédié exclusivement aux relations fournisseurs et aux achats responsables. Portée par l’AFNOR

Charte "Relations Fournisseurs et Achats Responsables": coconçue et co-pilotée par la Médiation des Entreprises et le Conseil National des Achats. Comporte 10 engagements pour s’engager pragmatiquement dans la démarche

Label "Relations Fournisseurs et Achats Responsables": cocréé et co-piloté par la Médiation des Entreprises et le Conseil National des Achats. Certifie la mise en application et le pilotage des processus de la norme ISO 20400